Varanasi (Benares) et Agra: l'Inde spirituelle et l'Inde majestueuse
Une semaine à la Toussaint 2018!
Depuis longtemps, j'ai envie de découvrir la ville au bord du Gange où venir y mourir est un must!
Bénarès, l’une des plus vieilles villes du monde, aurait 5.000 ans. Edifiée sur les rives du Gange, elle est l’une des sept cités sacrées de l'hindouisme.
Bénarès, la ville religieuse la plus célèbre de l’Inde, où l’on dit que Shiva a créé l’univers, attire chaque année plus d’un million de pèlerins. Ceux-ci longent du sud au nord la rive gauche escarpée du Gange, sur laquelle est bâtie la ville.
Bénarès, l’une des villes les plus saintes de l’Inde, est sans conteste la cité de Shiva.
Le Gange, selon la tradition, ne s’écoule-t-il pas de la longue chevelure de ce dieu, qui en canalisa ainsi le flot lorsque la déesse Gangâ, fille d’Himavat, dieu de la Neige et personnification de l’Himalaya, déversa ses eaux sur la Terre ? Shiva surgit alors des profondeurs, sous la forme d’un pilier de lumière, pour s’élever jusqu’au ciel et empêcher le déluge. Il laissa à Bénarès un lingam phallique, son symbole.
Ce Jyotirlingam, point clé du pèlerinage dans la cité, se trouve au centre du temple le plus sacré, celui de Vishvanat, aussi appelé Temple d’or en raison de l’or qui recouvre ses tours et son dôme.
Tout à la fois chaotique et paisible, délabrée et parée de joyaux, terne et vivement colorée, pieuse et avide d’argent, Bénarès est aussi diverse, contradictoire et attirante que le panthéon hindouiste auquel elle est si intimement liée.
Si des milliers de pèlerins s’y rendent chaque année pour vénérer Shiva, d’autres y viennent pour mourir et atteindre la «moksha», la libération de l’âme du cycle des réincarnations.
Selon la croyance populaire, mourir à Bénarès évite toute réincarnation intérieure. La réincarnation est en effet source de souffrance.
C’est pourquoi de nombreux hindous viennent y attendre la mort. Il n’est pas rare d’assister, dans les gares de l’Inde, aux adieux de familles à leur aïeul qui prend le train pour un voyage sans retour.
La crémation se déroule pour l’essentiel sans cérémonie. À Bénarès, la mort fait partie de la vie.
La crémation a lieu sur un palier de l’un des deux ghats les plus sacrés. Curieusement, ceux qui sont morts de maladies contagieuses comme la peste ou la variole ne sont pas incinérés mais confiés directement à l’eau sacrée du fleuve.
Les cadavres sont conduits au bord du fleuve sur des civières en bambous, les hommes enveloppés dans un linceul blanc, les femmes dans un linceul rouge ou doré. Les porteurs répètent la phrase rituelle Ram nam satchhe (« le nom de Rama est vérité »).
Chaque moment de la journée signifie un moment des funérailles, entre la préparation du bûcher, l'arrivée du corps, le versement de l'eau du gange dans la bouche du défunt, l'incinération (avec des bois différents selon la richesse de la famille: le bois de Santal coût par ex très cher), la récupération du bassin des femmes qui brûle plus difficilement ou des côte pour les hommes et leur lancé dans le gange par le conjoint.
On peut même voir des cadavres flotter sur le Gange. Ce sont souvent ceux de vieux sadhous, ermites itinérants ayant renoncé au monde matériel pour atteindre la libération spirituelle, et vivant tout à la fois en dehors de la société et parmi elle.
Les Sadhous aghori ont si peu peur de la mort qu’ils se couvrent de cendres des bûchers et boivent dans des crânes.
Les lieux de pèlerinage sont si nombreux en Inde qu’on peut en faire une approche statistique. Certains s’y sont essayés et ont établi que 42 % d’entre eux sont situés au bord de rivières, 15 % au sommet de collines, 8 % au bord de la mer, 5 % à un confluent, 4 % auprès d’une source… En ce qui concerne les divinités vénérées, 36 % des pèlerinages sont dédiés à Shiva, 30 % à Vishnou, 18 % à la déesse-mère Shakti, à peine plus de 1 % à Brahma et 14 % à d’autres dieux.
Le sentiment religieux est tel qu’un dicton tamoul déconseille formellement d’habiter loin d’un temple…
Des escaliers monumentaux, les ghats, permettent d’accéder au fleuve quel que soit le niveau de la crue. A chacun des cinq ghats, le pèlerin prie et prend un bain rituel.
La rive droite, plate et sujette à des inondations, a la réputation d’être impure : celui qui y meurt renaît sous forme d’un âne.
La ville, les Ghats sont magiques par la vie religieuse. En s'assayant sur les marches d'un Ghat, on peut observer le recueillement, la vie des commerçants profitant du tourisme religieux, les touristes venant des différentes régions d'Inde, les vaches sacrées...
En circulant dans les rues de la vieilles villes, on découvre une vie grouillante d'artisans, d'échoppes, de temples...Mais l'ensemble est très calme. Les vaches au rythme de leur rumination et de leur déplacement nonchalant ralentisse le rythme.
Après ces quelques journées de contemplation, d'étonnement, et finalement d'apaisement, on s'envole pour une Inde plus ostentatoire: l'Inde des palais et du pouvoir: Agra. La ville du Taj Mahal mais pas que!
Nous avons commencé par le bébé Taj-Mahal! Quelle élégance!
Situé sur la rive gauche de la Yamuna, le mausolée d’Itimad-ud-Daulah, construit en 1628 au centre d’un jardin, est le précurseur du Taj. Ici repose le vizir de l’empereur et père de la poétesse persane Nur Jahan, elle-même épouse de l’empereur Jahangir. Le mausolée d’Itimad-ud-Daulah, plus petit que la Taj Mahal, est lui aussi décoré d’incrustations de pierres semi-précieuses. Dans ce « Baby Taj » cependant, la marqueterie est en marbre polychrome et non blanc.
LEVEZ-VOUS TOT! Vous y serez seuls!
Le Taj Mahal se trouve à l'Est d'Agra, une ville à 175Kms de la capitale de l'Inde New Delhi, dans une zone qui était autrefois celle des palais et jardins des seigneurs, lors de la construction du monument, aux temps de l'apogée de l'Empire moghol, au XVIIe siècle.
Immense mausolée funéraire de marbre blanc, il est édifié entre 1631 et 1648 à Agra sur l'ordre de l'empereur moghol Shah Jahan pour perpétuer le souvenir de son épouse favorite, le Taj Mahal, joyau le plus parfait de l'art musulman en Inde.
Il y a trois types de décoration au Taj Mahal : Les peintures, qui sont rares, les bas-reliefs, essentiellement dans le marbre - mais pas que - et les pietra dura, qui sont des incrustations de pierres précieuses ou semi-précieuses sur des plaques minérales, essentiellement du marbre.
Le Taj Mahal est surtout connu pour son mausolée de marbre blanc, symbole de l'amour éternel, mais ce mausolée ne représente qu'une partie du site du Taj Mahal. Ce dernier est en fait un vaste ensemble rectangulaire, d'exactement 580m par 305 orienté Nord-Sud.
La route fait partie du voyage vers Fatehpur...
Fatehpur-Sikri est une ville de l'État de l'Uttar Pradesh en Inde. Elle fut la capitale impériale de l'Empire moghol de 1571 à 1584. Construite par l'empereur Akbar, parfaitement conservée depuis son abandon, elle est un témoignage remarquable de l'architecture indienne du xvie siècle.
A 1 heure de voiture d'Agra: à ne râter sous aucun prtéexte! Magnifique! Nousa vons choisi la fin de journée pour nous y rendre et profiter de la lumière chaude qui déclinait peu à peu. Ambiance calme et envoutante...
Fatehpur: ambiance sonore!
L'incontournable visite aussi est le fort d'Agra!
À proximité immédiate des jardins du Taj Mahal, le Fort rouge d'Agra, monument significatif du XVIIesiècle moghol, est une puissante citadelle de grès rouge enserrant dans son enceinte de 2,5 km de périmètre la ville impériale, avec un grand nombre de palais féeriques, comme le palais de Jahangir ou le Khas Mahal, bâti par Shah Jahan, des salles d'audience, comme le Diwan-i-Khas, et deux très belles mosquées.
Il est massif, solide, rouge, élégant et calme. Venez-y très tôt le matin, à l'ouverture! Le fort sera à vous!
Et l'Uttar Pradesh, c'est aussi ça: des couleurs, des odeurs, des sons qui nous imprègnent à chaque instant: