Corée du Sud : 10 jours au "pays du matin calme"
Carte d’identité :
Surnom: Pays du matin clame
Nom : République de Corée (R.O.K.)
Capitale : Séoul
Habitants : Séoulien(ne) / Séoulite (anglicisme)
Langue : Coréen
Monnaie : Won coréen
Population : 48 580 000 (2010)
Taux de natalité : 1.22 enfant par femme (le plus bas de l'OCDE en 2010). France = 2
Croissance : 6.1% (2010)
Taux de chômage : 3.7% (2010)
Puissance économique : 13e (2010)
Conglomérats (chaebols) : Samsung, LG, Hyundai, Kia, Daewoo, Doosan, SK Telecom, GS, etc.
Industries : Électronique, chantiers navals, automobile, biotechnologie, ingénierie, technologies de l'information et de la communication, etc.
POPULATION (2010) : Depuis 2005, la Corée du Sud compte 1,3 million d’habitants supplémentaires, selon le bureau de recensement qui enregistre un total de 48,58 millions d’habitants dans la péninsule sud-coréenne en 2010. La grande inquiétude vient des plus âgés, les plus de 65 ans représentant 11.3% de la population, une tendance qui ne fera que gonfler sur les 15-20 prochaines années.
Forte densité de population : 486 hb/ km2, juste derrière le Bengladesh et Taïwan. France = 110 hab par km2: nous sommes un pays peu peuplé.
Qui connait ce pays ? Pas grand monde!
La Corée du Sud détient une image proche du néant aux yeux du globe. Si Samsung, Hyundai, LG et Kia commencent à être identifiées comme marques d’origine coréenne par les occidentaux, il ne reste pas grand-chose d’autre à la Corée pour se faire identifier.
-Philippe travaille avec des coréens expatriés à Singapour (qui nous ont aidés à préparer le voyage). Sacrée info!
-Mon frère est embauché depuis peu par une boîte coréenne installée à Prague. Sacrée 2ème info!
-Les plats coréens des food-court de Singapour ne m’attirent pas trop… 3ème info capitale!
Le "bibimbap" (le plat le plus répendu en Corée)
-J’imagine des Coréens strictes, rigides et qui travaillent énormément. L’émission d’envoyé spécial d’il y a quelques mois nous a peint une Corée « travailleuse » dans un univers Samsung… Nous avons donc une image d’une société travailleuse portée par 30 ans de forte croissance économique.
Ca, ca donne envie d'aller en Corée, n'est-ce pas?!!!!!
-Ah si ! je vois aussi une Corée où la culture du cinéma (beaucoup de dramas) et des groupes de rock K-POP s’exportent au Japon. Cette culture à la mode et jeune fait de l'ombre à celle du Japon... Une revanche??
"La pop coréenne, connue comme la "KPop" chez les initiés, a conquis en France un public de fans, composé majoritairement d'adolescentes, qui s'informent sur le Net et sur les réseaux sociaux. La Corée du Sud utilise cette mode pour promouvoir sa culture plus traditionnelle et sa langue. Et vise aussi à attirer des touristes désireux de connaître le berceau de la culture pop coréenne" (Le Monde, mai 2012)
Voilà, moi ce que j’en connais.
En partant en Corée, on s’attend à trouver un pays aux influences culturelles sino-japonaises. Nous pensons découvrir une gastronomie unique où les plats sont réjouis par les fameux Kimchi (légumes fermentés dans des épices, du vinaigre…).
Nous pensons aussi voir un Séoul bouillonnant, et trépidant. Les montagnes, nous les imaginons jolies et douces où les marcheurs ne s’écartent pas des chemins balisés.
A voir, à vérifier, à contredire…
Après quelques recherches (avant de partir), on a vite un aperçu qui fait froid dans le dos :
La Corée du Sud détient le triste record du pays où l’on se suicide le plus dans l’OCDE : 31,2 personnes sur 100 000 se sont suicidés en 2010, contre 26 deux ans auparavant et 7,3 dans les années 90. Plus de 40 personnes se suicideraient chaque jour en Corée à en croire les statistiques, un taux de décès 2,3 fois plus élevé que celui des accidents de la route.
Construire son image sur la planète : un objectif
Pour qu’une image de la Corée se construise au yeux du monde, le pays a créé le conseil présidentiel pour la promotion de la nation (PCNB : Presidential Council for Nation Branding). L’objectif de cette organisation créée en 2009 est tout simplement de promouvoir l’image de la nation sud-coréenne à travers le monde.
Les moyens: des formes, des sons (K pop), des couleurs, des images, une gastronomie : couleur des bâtiments (toits bleus), taxis orange, gastronomie….
Pour nous, la Corée en 2012 c’est aussi :
Voilà le pays dans lequel nous avons passé 10 jours. 10 jours de surprise! On y a vu un peu de France, de Chine, e Japon et surtout les Coréens, eux-mêmes...
Une petite magie bien agréable...
Mercredi 25 Avril 2012 : La forteresse de Hwaseong, l’arboretum Cheollipo et BBQ de coquillages
Valises bouclées. Départ en fin de journée.
La compagnie Air Asia relie Kuala Lumpur à Séoul en 6 heures. Pratique et pas trop cher! Mais l'avion était un glacière!
L’aube se lève au dessus des nuages coréens. C'est calme effectivement! On nous annonce 9 degrés. Youpi ! On va respirer.
Nous voilà au café de l’aéroport « Paris-baguette » pour notre ptit dej à la sortie de l’avion ! Quel dépaysement ! Mieux vaut assurer un bon démarrage étant tous creuvés du voyage…
On prend en main ensuite notre Mégane Hundai locale outillée d’un GPS INDISPENSABLE !
On file vers Suwon, à 30 km de Séoul, fréquentée des touristes (surtout locaux) pour ses enceintes fortifiées qui font plusieurs km de long. Le petit train local nous ballade pour commencer.
1eres impressions: que d'immeubles! Ouah, les ponts! On y comprend rien sur les panneaux! Merci "Gertrude" notre GPS: tu as l'air gentil et compréhif... Les enceintes sont propres et ont été récemment rénovées...
C’est sympa mais très « vieux neuf » parfait. Ca fait faux... mais bien agréable. L'air frais, les fleurs du printemps nous vivifient!
La "Top mode" ... on s'en rendra compte après
On profite des cerisier en fleurs au frais: un vrai printemps! Ca fait 8 ans que nous n'en avions pas connu un.
Une colline permet de dominer la ville nouvelle tentaculaire dévoreuse d’espace. La skyline est de plus en plus haute et de plus en plus loin. C’est moche mais tellement impressionant!
La ville ne montre aucune harmonie architecturale, aucune petite rue authentique, agréable, bref aucune vieille et vraie pierre. On s'y attendait. La découverte, la surprise n'est pas à trouver dans les villes (sauf, on verra plus tard Séoul). Il y a bien d'autres ressources...
La ballade est agréable à travers les rues coréennes: les bruits (assez silencieuses d’ailleurs), les passants (très observateurs à notre égard) au faciès nouveau pour nous, les boutiques exposants des "trucs", des choses bizarres…
Repas frugal sur le trottoir : un gros "bun" à la vapeur fourré au légumes et des fraises en dessert (culture locale).
Dégustation de Kimchis ( légumes fermentés qui accompagnent tous les repas coréens...) de toutes sortes dans une épicerie: nouveaux goûts, nouvelles saveurs, nouvel art de la table!...
On est interpellé aussi par la cathédrale de la ville: imposante au milieu des immeubles.
Une église coiffée d'un toit bleu la seconde.
On verra énormément d'églises en Corée:
Au 19ème siècle les quelques chrétiens étaient persécutés par le royaume de Joséen confucéen. Les coréens avaient découvert le christianisme en Chine au 18eme Siècle. Personne n’est venu les évangéliser. Le christianisme signifiait en fait "l’occident", le modernisme et le nationalisme (face au japonais). Il était aussi charitable. La religion a permis finalement à de nombreux nationalistes coréens de se positionner face à l’occupant.
En 1984, jean Paul 2 a canonisé 103 martyrs ce qui fait de la Corée le pays hors d’Europe où il y a le plus de saints.
Les villages sont souvent dominés par un ou plusieurs clochers. En fait, la moitié des pratiquants coréens sont chrétiens (et plutôt catholiques). Pourtant cette religion a commencé à réellement être acceptée et à se diffuser au 20ème siècle.
Quelques dizaines de km au Sud (campagne coréenne hyper-exploitée et côte très productive…), on rejoint l’arboretum de Cheollipo : en bord de mer, des variétés d’arbres qui nous sont familières et des fleurs qui mettent de la couleur au décor : 400 espèces de magnolias, genêts, jonquilles, rhodindrons, pin parasol…. Le soleil tombe peu à peu, les odeurs des sous-bois en profitent pour se révéler… Une bouffée d'oxygène!
Dîner pantagruélique face mer : crustacées et coquillages au BBQ et tous leurs assortiments… Incroyable !
A l’intérieur de l’arboretum, nous posons nos valises dans une maison traditionnelle coréenne : Pas de lit, pas de table, pas de chaise… A la dure ! Un chauffage au sol ravit les filles. Dépaysement assuré!
Lucie : « Moi quand on retournera en France, je planterai un magnésium » (Euh Lucie, magniola non ???)
Vendredi 27 Avril : Carnac en Corée, Temple de Songwan moyen-âgeux
- P'tit dej biscuits jus d’orange minute maid pour débuter la journée
- Programmation laborieuse de notre GPS « Gertrude ». Merci pour tes services indispensables d'ailleurs!
- Route à travers la campagne du littoral dynamisé et ultra productiviste : riz, ail, oignons, lin, piments, sésame, fruits sous serres, soja…
- Arrêt en bord de mer ourlée de cerisiers en fleur. Délicieux!
- Le relief devient de plus en plus montagneux . C’est chouette. On se croit sur l’autoroute du soleil en France. Le ciel est bleu, l’air sec et la température douce : 23 degrés à peu près.
- Visite d’un site de Dolmens. La région de Gochang en compte près de 2000. On en ressence 80000 dans le monde et 36000 en Corée! Et oui c'est ça aussi la Corée: "y a" des trucs insoupçonnés dont on pensait avoir l'exclusivité chez nous en Bretagne!
Un musée ouvert en 2000 présente de façon ludique les différents types de dolmens…
- Repas simple dans une épicerie : des « nouilles minutes » certainement made in China !... un régal! Les filles adorent. Nous, on se nourrit...
- Direction ensuite vers l’intérieur, dans la région de Suncheon pour trouver un temple bouddhiste (Songwan).
Ca me fait penser au monastère de la Chartreuse, en bouddhiste… Paisible…Belle lumière…Le bon moment pour découvrir cet endroit de méditation...
- Route ensuite vers Sucheon. Hotel sympa « à la coréenne » : on dort par terre une fois de plus! Le mobilier est absent dans ces chambres! C'est sobre, nu, chaud et DUURRRRRRRRRRR!
- BBQ cette fois ci de porc : lard grillé mis dans une feuille de salade avec soja, poudre xxx, oignons, champignons longs et fins…
Lucie qui voit un écureuil : « Oh on dirait Google » (c’est notre chat…)
Capucine-Lucie- Caro : « la Corée c’est le pays au matin !!!! ????? Dites moi... « Froid !» (Lucie) « Frais » (Capucine) !!!! CALMEUHHHHHHH !!!!! Les filles !
Samedi 28 Avril : la baie de Suncheon et les plantation de thé
Ca fait 3 jours qu’on sillonne la Corée. Nous sommes aujourd’hui à l’extrême Sud.
On est marqué, frappé par:
- L’exode rural étant élevé depuis 20 ans, les néo-urbains s’entassent dans des « tours » de béton uniformisées. Toutes identiques ! Un seul moule pour le Bouygues coréen ! La rentabilité est assurée ! C’est horrible. Ces immeubles s’appellent des « danji ». On les compare à des forêts d’immeubles ! Ces quartiers sont inhumains, tassés, sombres, hauts… Est-ce que l’homme est fait pour vivre dans ces cages à lapin ?...
La preuve en vidéo
- Les routes sont contrôlées par des radars automatiques très nombreux. La vitesse de croisière est assez lente et les coréens semblent respectueux des règles. On se sent en sécurité....
- Les lieux visités ne sont fréquentés que par des touristes coréens. Nous avons croisés des « occidentaux » une seule fois… On apprécie!
- L’équipement sportif des coréens est impressionnant : pantalon anti-transpirants des plus grandes marques, coupe- vent « flashy », chaussures de rando (pour marcher sur du goudron…) : il ne manque que les piolets et les crampons à glaciers!…
En Corée du Sud, l'image que l'on projette autour de soi représente un statut au sein de la société. A défaut d'être, paraître en bonne santé (physique et financière) est primordial que ce soit pour les relations dans la famille, avec les amis ou dans un cadre professionnel.
-Certains, certaines surtout, n’ont pas compris qu’elles étaient en week-end et sont chaussés par contre de fines chaussures à talon et de robe de soirée ! Contraste saisissant et attachant!
-La plupart des femmes portent des visières, des « œillères », qui les protègent du soleil, et leur cachent le magnifique ciel bleu…. C’est un concours de mode !
- Lucie et ses cheveux blonds attirent.
- Les gens sont globalement super accueillants avec nous : Est-ce par curiosité et amusement?
- De nombreux groupes de femmes visitent seules…
- Le GPS nous sauve la vie ! Venir en Corée il y 10 ans ou 15 ans devait être une aventure : panneaux non traduits et les gens parlaient moins l’anglais...
- Peu de Coréens parlent l’anglais. Seuls quelques touristes venant de Séoul. Ils sont souvent contents (fiers) d’échanger en anglais. Le personnel des grands hôtels sait aussi parler l’anglais mais pas dans les hôtels plus simples.
- Nous dormons par terre depuis 3 nuits. A la coréenne ! Des matelas durs de 5 cm sont étalés au sol, tous serrés et nous dormons tous les 5 ! Ces chambres s’appellent des Ondols. Je me relis: en fait ca fait 3 fois que je l'écris mais c'est DURRRRRRRRRRR!
- Après 3 jours, nous découvrons à chaque repas des spécialités : ce midi c’était des pâtes au thé vert en soupe. A 16h, une glace au thé vert ! Et ce soir au bord de la rivière Nam de Jinju, des anguilles grillées accompagnées de multiples Kimchis : chou, soja en pâte, en germes, algues, herbes, poudre de châteignes, feuilles de salade, pâtes froides dans une soupe glacée, salade froide au sésame. Ils utilisent beaucoup de sésame et son huile dans leur cuisine. Pour l’instant, on aime beaucoup et les filles trouvent toujours du non épicé.
On commence notre week-end en allant vers la baie de Suncheon : un parc naturel de zone humide d’estuaire, réserve ornitologique par ailleurs. De nombreux champs de roseaux servent de refuge aux nombreux oiseaux migrateurs (grue moine, spatule a tête noire, mouettes, bécassine…) Super ballade à travers des sentiers qui traversent un versant montagneux recouvert de végétation de type méditerranéen!
Les senteurs nous rappellent celles de la France du midi. Plus haut, des terrasses d’observation dominent la baie et le fleuve en "S" qui serpente la zone au milieu des roseaux et du sable (mouvant ??). C'est assez géométrique. Paysage nouveau, grand, beau!
C’est franchement chouette ! Ballade assombrie par une Capucine en crise d’ado….
Gertrude, notre GPS, nous emmène ensuite vers une région de plantation de thé qui le cultive depuis 1939. C’est la plus grande ferme de thé de Corée avec 5,8 millions de théiers.
On quitte ensuite la région pour aller vers le Nord et faire une escale d’une nuit à Jinju.
En route, des serres de fraises:
Soirée sympathique au resto des anguilles et ballade digestive en bord de rivière franchement apaisante et fraiche !!
Clémence : « Oh maman, t’as vu les plumes de pin »
Dimanche 29 Avril 2012 : Journée dominicale en Corée
On débute la matinée en s’enfonçant dans la montagne des monts Sobaek.
Le but est de visiter le temple Haein-Sa qui date de 804 et montre le développement du Bouddhisme dans la région. Le bouddhisme, apparu dans la péninsule au IVe siècle, était devenu une force puissante au VIe siècle et inspira fortement la vie intellectuelle et artistique du Silla (voir "histoire" à la fin du message pour les acharnés!...)
Tripitaka koreana, « les 3 corbeilles » sont 81 000 tablettes gravées recto-verso qui rassemblent les textes bouddhiques sont gardés ici. L’ensemble est classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Le site du temple invite au recueillement.
"Photo montage" selon ...
...cette méthode: la "photo zone"! Magique!
La ferveur des fidèles bouddhistes est impressionnante et sportive : nombreuses salutations devant Bouddha : assis, à genou, allongé, debout!…
J’imagine mal les fidèles catholiques exprimer ainsi leur foi. Quoique, en Corée, les chrétiens expriment énormément paraît-il!...
Non, non pas de montage, cette fois...
Bien joué ma Luce!
Hummmm! En fait, c'est bon....
Ce soir, ce sera boeuf alors...élevé au grand air...sur l'affiche... En réalité, on ne verra que des hangars d'engraissage! Aucun boeuf en pâture!
Paysage typique des abords des agglomérations! L'agriculture "jardin" qui alimente la ville!...
On passe l’après midi Gyeongju
Cette ville a été a capitale du royaume de silla pendant 992 ans (de 57 av JC à 935).
Le bouddhisme est alors la religion d’Etat.
La curiosité de cette cité est le type de tombes des rois : des tombes-tumulis, c’est à dire des buttes recouvertes de pelouse vue de l’extérieur. A l’intérieur, des salles rassemblant le corps et les objets funéraires. Ce sont les « pyramides de Corée ».
Ces tumulis bordent un parc où les coréens en famille se promènent.
Un champ de colza est là pour assurer les scènes photographiques fleuries et colorées: "Photo zone"
On roule à vélo pour découvrir le site assez étendu et visiter le musée national.
Le photographe photographié
On roule 30 minutes pour finir la journée en douceur dans les thermes de notre hôtel (hôtel du golf de « je ne sais plus où ») ! Quelle classe ! Cet hôtel nous propose à notre grande surprise un ondol (c'est duuurrrrrrrrrrrrrr!) très spatieux pour peu cher. Alors oui ! Allons-y !
Un mot s’impose sur les thermes : ils sont une institution. Les bains-douches existent toujours dans la plupart des quartiers des villes. Ils sont un lieu de sociabilité. Les femmes et les hommes sont séparés. Il y a des vestiaires. Nous devons nous déshabiller entièrement et nous retrouver nues comme des vers. Les filles sont pudiques mais se déshinibent très vite. Elles regardent, observent et prennent peu à peu les sensations des bassins d’eau chaudes et froides. Finalement elles sont rapidement plus à l’aise que moi qui ne me sens pas dans mon élément. 3 /4 d’heures plus tard nous ressortons propres, apaisées et excitées de l’expérience. On retrouve Philippe tout « chose » des sensations reçues...
Au dodo !
Lundi 30 Avril : Le temps se couvre…
Magnifique temple pour débuter la journée. Temple de Bulguk : Très beau, simple et paisible. Il date du 6eme s !
On finit sous la pluie.
Peu importe prochaine visite prévue : une grotte!
Oui, sauf que la route de montagne pour atteindre le site de la grotte paraît magnifique. On rate le beau paysage. La grotte classée au patrimoine est en fait une petite salle qui abrite une statue de Bouddha de 774. Là, des fidèles prient énergiquement encore une fois.
La statue de Bouddha du 8ème siècle est sous la butte dans une petite salle voutée
On repart "mouillés" des montagnes pour découvrir la côte du Sud Est.
Les poissons sèchent sur des tables au bord de la route à côté des algues (côtes Est). C'est un pays de contrastes: entre la modernité et les techniques traditionnelles!
La pêche semble fructueuse. Toutes sortes de crabes, soles, sèches, calamars, coquillages sur les étales du port nous mettent l’eau à la bouche.
Oh! les bonnes crevettes fraîches coréennes!
Qu’a cela ne tienne ! Nous voilà attablés pour un BBQ de poissons et des crabes vapeur avec vue sur le port de pèche : un moment unique et délicieux !
Mais, on fait que manger dans ce pays!
Avant
Après...Chapeau bas pour les serveuses!...
On continue vers le Nord en longeant la côte. On peut y voir des paysages de Bretagne parfois!
Un village « folklorique » (les coréens aiment les zones préservées parfois artificiellement) en bord de route permet de bien comprendre l’architecture traditionnelle des maisons coréennes. Un village suffira! Plusieurs existent en Corée… C'est vraiment bien à voir mais ces villages sont des villages "musées" propres et la vie ne transpire pas...
Ca se comprend aisément! Qui voudrait habiter dans des maisons traditionnelles, petites, peu confortables et équipées sommairement, de plus loin de la ville?... Ces villages sont préservés, et tant mieux! Mais ils se sont vidés ces dizaines dernières années.
On trace vers le Nord par le route 31 où pour la 1ere fois, on se sent dans un espace vraiment rural (pas d’autoroute, de voies ferrées, d’usine, de gros bâtiments, mais plutôt des villages ici et là et une montagne assez "nature" malgré une exploitation agricole intensive : la culture de la pomme particulièrement.
On s’est aperçu après une centaine de km que ces arbres fruitiers étaient des pommiers et non des cerisiers !....Bravo !
Tous les villages et toutes les villes sont couronnés d'un ou plusieurs clochers.
On trouve un hôtel à Andong , une ville de passage spécialisée dans le fumage des harengs et les grandes marques de sport:
Une pizza "K Pop" et au dodo !
Mardi 1er mai : Pas de muguet en Corée. En route vers le parc national de Seoraksan
On visite une école confucéenne. Pendant à peu près 600 ans la dynastie des Yi ont imposé le confucianisme et tenter d’écarter les adeptes du bouddhisme de leur royaume de Joséon. Cette pensée confucéenne était sensée maintenir l’ordre dans la société.
Voici ses principes de base qu'on retrouve dans la mentalité des coréens:
Le Confucianisme fixe pour but l'amour de la vérité, la bonté, la générosité. Il préconise d'entretenir de bonnes relations familiales et élève les formules de courtoisie au rang d'obligation. L'homme doit prendre en considération l'ensemble des éléments et leur interdépendances, il ne doit jamais perdre de vue l'intérêt supérieur de la collectivité et de l'état.
"Ren" est décrit comme la somme de toutes les vertus car Confucius a dit un jour que les qualités telles que l'endurance, le courage, la simplicité et la prudence se rapprochent toutes de Ren. Ren s'exprime par "aime ton prochain".
Confucius attachait également de l'importance à Yi (la droiture) qui consistait à faire ce qui est juste d'un point de vue moral, et approprié en tenant compte des cinq relations sur lesquelles reposait la société:
- Souverain et sujet.
- Père et fils.
- Mari et femme.
- Frère aîné et frère cadet.
Des tombes "tumulis" à la confucéenne
L'école est dans un cadre paisible. tout change lorsqu'une grappe de 5 bus ne débarque. Ouf, on repart. Notre visite calme valait de l'or!
On poursuit à quelques kilomètres par la visite d’un musée de masques (spécialités régionales). Il regroupe des centaines de masques de 4 coins du monde. Incroyable ! Magique !
Les masques coréens
On prend la route pour plusieurs centaines de kilomètres : le paysage est nettement plus montagneux et joli que la côte Ouest. On emprunte, par erreur, une route parallèle à l’axe principal.
Terre arable bientôt exploitable
Et toujours des clochers
Tant mieux ! On découvre plus la vraie campagne coréenne qui reste un espace agricole très productif (pomme, cerise, ginseng, un peu d’élevage, raisins…). Aucun mètre carré cultivable n’est laissé à l’abandon. Tout espace est rentabilisé sauf les pentes raides des montagnes…et encore…on y devine une exploitation forestière.
Une belle Corée, 1er montage vidéo
5 voitures Peugeot vues en 10 jours sur 1900 km!...
Aux arrêts pipi, on croise les locaux étonnés et souriants. Pour l’instant, les contacts sont bons avec les coréens : gentils, polis, serviables…A voir au quotidien ????
On approche du parc Séoraksan, le plus beau parc naturel de Corée du Sud. Il est très fréquenté des séouliens le week end ou en vacances.
Arrêt pour un énième site bouddhique, très joli:
L’hôtel est dans le parc de Seoraksan, situé au départ des randos du site. Nous dinons avec un belge, en voyage dans la région. Club sandwich ! Ca fait du bien!
Mercredi 2 mai : Il pleut ! les 2 seules activités possibles: manger et digérer en douceur aux bains publics... Vive la pluie!
Avant que la pluie ne soit vraiment gênante, on randonne 1h30 le long d’un torrent.
Le débit ne remplit pas le lit. La saison est plutôt sèche. On devine des chutes d’eau nettement plus gonflées lors de la fonte des neiges…
Les sommets se bouchent. Notre choix est fait: On descend "à la ville" manger. Nouvelle expérience culinaire !
Une fondue de champignons de pins (de la région), de tofu, de légumes dans un bouillon excellent ! Merveilleux !
Il pleut encore.
Peu importe. Nous voilà nus comme des vers dans les « hot spring » locaux. C’est un sport national qui fait un bien fou : lavage, récurage, bain chaud, bain froid successif, sauna, détente sur un sol marbré chaud, massage par jet d’eau… Nouvelle expérience bienfaisante ! On ressort lavés, apaisés, mous, et en forme!
L'effet "hot spring"
Une ballade de fin de journée proche de l’hôtel nous dégourdit : grand bouddha, odeurs des pins, derniers randonneurs de retour…
Jeudi 3 mai : "Bon anniversaire maman et bonne fête papa"…
Le temps est gris, les nuages s’accrochent encore aux sommets. On patiente en espérant une éclaircie. On part quand même pour une rando annoncée à 4 heures. Le début longe le torrent gentiment. La fin de la rando s’avère plus ardue : une arrête rocheuse à monter. C’est aménagé, bien sûr, par des escaliers très raides avec des marches hautes. Nous sommes dans le brouillard et il « goutille »… Les imperméables blancs en plastic nous transforment en fantômes. Les filles en bavent, mes genoux aussi. Mais c'est GENIAL!
On devrait voir ça...
...On voit ça....
Des aménagements qui permettent de monter haut et n'importe où...
On arrive enfin en haut et devine le relief quelques secondes de temps en temps. On gèle sur notre arrête rocheuse. Les filles m'ont épatée! Un chocolat chaud pour elle au profit de la croix rouge qui a installé un abri de fortune au sommet.
Il faut redescendre. C’est parti ! Le ciel s’allège peu à peu mais reste gris.
Un bain chaud, un jeu, un poulet rôti et au lit !
PS : on voit les étoiles en allant se coucher…. Ca promet!
Clémence : « A quoi ça sert de monter ? On ne verra rien en haut ! ».
Vendredi 4 Mai : grand beau à Séoraksan!
Un téléphérique permet de dominer le site. Une réussite et beaucoup de mamies « bigoudis-visières » qui mettent l'ambiance!
les "mamies visières" coréennes
Grimpette dangereuse.
On est monté tout là-haut hier!...
Tourisme à la coréenne
Route 44 à travers le parc national vers Séoul.
On passe une multitude de tunnels jusque la capitale. Les montagnes sont partout!
On rend la voiture avec un pare-choc en moins (ouf, bonne assurance).
A Séoul, c'est la découverte d’un palais royal sous une belle lumière de fin de journée puis la tour de Séoul à la tombée de la nuit! Nous sommes dans les décors "carte postale" de la Corée. Tout le monde connait cette tour!
Le palais Toksu (15ème)
Vue bouchée à cause d’un air chargé en particules (sable ou pollution venant de la Chine…)… La tour est colorée, jolie. Elle attire les amoureux.
Les rues de la ville sont animées. On est Vendredi soir! Séoul semble bouillonner!
Samedi 5 Mai: Séoul agréable et printanier
Palais, rues animées et musées au programme! Vraiment une journée agréable!
Palais Gyeongbokgung (14ème)
Relève de la garde du palais royal
Festival annuel de la gastronomie internationale: dans une rue, toutes les communutés étrangères étaient présentes: Magique et un régal!
Marionnettiste devant le musée d'art moderne
Spectacle de capoeira (art-martial afro-brésilien) dans la rue
Le voyage est fini. Il est temps de regagner la "cité du lion".
Une très belle surprise cette Corée! Une destination inattendue!
Ce pays mérite d'être visité! Derrière une organisation rigoureuse, basée sur la rentabilité de l'espace et des hommes, des équipements ultra moderne, des aménagements incroyables, on a découvert une culture profonde à travers les coréens rencontrés, les lieux visités (temples isolés) et bien sûr la gastronomie!...
Allez, un petit cours d'histoire pour les acharnés!
- La préhistoire de la Corée est encore mal connue.
- Période Go-Joseon : Elle désigne l'époque historique s'étendant de la naissance légendaire de la civilisation coréenne en 2333 av. J.-C., jusqu'à l'établissement de la dynastie Han en Chine, en l'année 206 av. J.-C.
- Proto-période des Trois Royaumes : Durant cette période trois confédérations Mahan, Jinhan et Byeonhan dominaient le sud de la péninsule coréenne.
- Trois Royaumes de Corée : L'expression Trois royaumes de Corée désigne la période de l'histoire coréenne, s'étendant entre le 1er siècle av. JC et le 7ème ap. J.-C., qui vit le développement des royaumes de Goguryeo (고구려), Baekje (백제) et Silla(신라), dans la péninsule coréenne et en Mandchourie. D'autres petits royaumes et États tribaux coexistèrent avec ces trois royaumes.
- Période des États du nord et du sud : Cette période désigne les États de Silla et Balhae qui dominent respectivement le sud et le nord de la péninsule.
En 668 de notre ère, le Silla, allié à la dynastie chinoise Tang et aidé par son armée, avait, cette année-là, vaincu le Koguryo et le Paekche en 660, et établit le premier État de la péninsule coréenne unifiée après avoir reconquis en 735 les deux protectorats établis par les Chinois.Le bouddhisme, apparu dans la péninsule au IVe siècle, était devenu une force puissante au VIe siècle et inspira fortement la vie intellectuelle et artistique du Silla. Mais la culture, l'écriture et les institutions politiques chinoises eurent aussi une grande influence, car tous les États coréens adoptèrent l'écriture chinoise pour transcrire leur langue respective. Néanmoins, la culture propre au Silla fut le principal véhicule du développement coréen de cette période. Au Xe siècle, une forme d'État typiquement coréen, fortement hiérarchisé, était déjà bien implantée et, malgré plusieurs changements et problèmes ultérieurs, cette forme de gouvernement resta en place jusqu'aux temps modernes.
- Période Goryeo : Le royaume de Goryeo, (고려), est l'État qui occupe la Corée du début du 10ème siècle à la fin du 14ème siècle. Sa capitale, Kaeson, est aujourd'hui située en Corée du Nord. Le terme de Koryo (selon la transcription, Koryo ou Goryeo) est à l'origine du nom moderne de Corée (en français). Dès le début, le bouddhisme devint la religion officielle de la cour de Koryo. Il prospéra considérablement. La cour adopta l'écriture et le système chinois des examens pour le recrutement des fonctionnaires, classés selon leurs mérites scolaires. Dans les universités, on n'étudiait que la littérature et les sciences chinoises, le chinois étant la «langue officielle du gouvernement et de la haute société». Dans la formation des interprètes, le chinois restait la langue la plus importante.
Le bouddhisme inspira l'éducation et les arts. Mais, au début du XIIe siècle, la stabilité du Koryo fut remise en cause. De puissantes familles aristocratiques luttèrent contre le trône pour contrôler la région, tandis que la dynastie mandchoue des Jin exerçait une pression extérieure. Les Mongols envahirent la péninsule en 1231, ce qui déclencha une série de guerres, lesquelles se terminèrent en 1259 par la conquête du Koryo, qui devint un État vassal de la Mongolie.
Grâce à l'accession au pouvoir de la dynastie des Ming en Chine, en 1368, en lieu et place de la dynastie mongole des Yuan, le Koryo put se dégager du joug mongol. Le général Yi Songkae se débarrassa de ses adversaires politiques, prit le pouvoir en 1392 et établit ainsi en Corée la dynastie des Yi, qui régna sous le nom dynastique de Choson.
- Période Joseon : La dynastie Joseon (autres romanisation possible : Choseon) est une dynastie de rois coréens qui occupa le trône de 1392 à 1910.
Durant le XIVe siècle, les Coréens furent fortement influencés par des théories néo-confucianistes, qui avaient été formulées par le philosophe chinois Zhu Xi. Ce système de valeurs très développé stimula les classes moyennes de l'administration du Koryo, et leur mouvement pour une réforme politique et sociale fut à l'origine de l'accession au pouvoir de la dynastie Choson (ou Joseon).
Elle fut fondée en 1392 par le général coréen Yi Seonggye, qui renversa le royaume de Goryo et mit fin du même coup à la période de domination mongole, qui durait depuis 1259.
Ce n’est qu’au XVIe siècle, avec l’avènement de la dynastie Choson (1392-1910), souvent connue en Occident sous le nom de «dynastie des Yi» (nom véhiculé par les Japonais) que le confucianisme devint un puissant instrument de réorganisation étatique et sociale.
Bien que très influencé par la culture chinoise, le Choson parvint à garder une identité propre, utilisant son système d'écriture particulier, à la fois alphabétique et syllabique. L'utilisation de ce système d'écriture très compliqué a causé des problèmes très sérieux, parce que le chinois (monosyllabe) et le coréen (polysyllabique) sont des langues très différentes.
C'est au cours de cette période que le royaume fut envahi en 1592 par les Japonais, qui voulaient utiliser le pays comme base de transit pour conquérir la Chine. En septembre 1593, avec l'aide de la dynastie chinoise des Ming et des efforts de son héros national, l'amiral Yi Sunsin (1545-1598), le royaume Choson réussit à chasser les Japonais. Ces derniers renouvelèrent leur tentative en 1597, mais furent définitivement refoulés en 1598. Quelques décennies plus tard, le pays dut subir une invasion par le nord, perpétrée par la nouvelle dynastie chinoise d'origine mandchoue des Qing (1636). Le Choson dut accepter de devenir vassal de la Chine, alors que le prince héritier devait rester en otage à la cour impériale des Qing. La langue chinoise pénétra de façon plus importante dans le vocabulaire des Coréens.
Le christianisme fut introduit 1784 par la Chine et propagé après 1833 par des missionnaires français. En 1864, le roi Taewonkun déclara le christianisme hors la loi et repoussa les interventions militaires de la France (1866) et des États-Unis (1871).
- L'influence du Japon et l'Empire coréen
La Corée devint l'enjeu des puissances chinoise, japonaise et russe. En 1876, les Japonais obligèrent le pays à établir des relations diplomatiques avec eux, tout en affaiblissant les liens traditionnels du royaume avec la Chine. La victoire du Japon sur la Chine (1895) et sur la Russie (1905) permit l'annexion officielle de Choson par le Japon en 1910, ce qui mit fin à la plus longue dynastie (celle des Choson) qu'ait connue l'histoire du monde.
Quand bien même les Coréens durent vivre sous occupation japonaise, ils s’efforcèrent de recouvrer leur souveraineté nationale, sans perdre espoir, ayant l’absolue conviction qu’ils retrouveraient leur indépendance. Cette forte détermination, tant de la part d’intellectuels que de citoyens issus de toutes les classes sociales, finit par faire éclater le mouvement de l’Indépendance, le 1er mars 1919. Les autorités impériales japonaises réprimèrent dans le sang les manifestants et ceux qui soutenaient le mouvement, massacrant plus de 1000 personnes.
Même s’il échoua, le Mouvement de l’Indépendance du 1er mars fit naître et croître chez les Coréens un fort sentiment d’identité nationale et de patriotisme, ce qui conduisit à l’établissement d’un gouvernement provisoire à Shanghai, en Chine, ainsi qu’à une lutte armée organisée contre les colons japonais basés en Mandchourie. Chaque 1er mars, jour férié de fête nationale, les Coréens commémorent le Mouvement de l’indépendance.
Avant la guerre, le Japon intensifia son contrôle en supprimant les mouvements nationalistes de gauche et en favorisant ceux de droite. Les efforts d'assimilation, incluant des mesures draconiennes telles que l'interdiction de la langue coréenne et même des noms de famille coréens, ne prirent fin qu'avec la défaite du Japon (1945) pendant la Seconde Guerre mondiale. Parallèlement, les Japonais favorisèrent la chasse aux mots chinois dans la langue coréenne et dévalorisèrent l'usage des caractères chinois restés populaires en Corée. Cette période d'occupation a entraîné un rejet systématique de la culture japonaise par les Coréens et la montée du nationalisme coréen, bien que la langue coréenne s'imprégna de quantités de mots japonais. Les intellectuels, exaspérés par la politique japonaise d’assimilation, revendiquèrent leurs différences et luttèrent pour se distancier culturellement de leurs oppresseurs. Les mouvements pour l’indépendance développèrent chez les Coréens un fort sentiment d’identité nationale et de patriotisme.
La Corée s’affaiblit considérablement sous le pouvoir colonial, et ce, jusqu’à la défaite du Japon Impérial à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1945. Pendant la période coloniale, la Péninsule et son peuple furent en effet économiquement exploités par les Japonais. Ainsi, alors que le Japon prospérait grâce aux ressources coloniales, la vie des Coréens ne faisait, quant à elle, que se détériorer.
- La partition de la Corée: En février 1945, à la conférence de Yalta, peu de temps avant la fin de la guerre dans le Pacifique, les États-Unis et l'URSS s'entendirent pour diviser la Corée au niveau du 38e parallèle pour veiller à la reddition et au désarmement des troupes japonaises. Les soi-disant libérateurs de la Corée avaient décidé de s'en partager les dépouilles afin d'assurer leur influence dans cette région devenue hautement stratégique pour leurs intérêts. Autrement dit, les efforts des Coréens en vue d’établir un gouvernement indépendant furent réduits à néant par l’«influence» — l'occupation — des États-Unis au sud et celle de l'Union soviétique au Nord.
- La guerre de Corée: Des élections organisées par les États-Unis le 10 mai 1948 (observées par les Nations unies) aboutirent à la victoire du parti de Li Sungman — qui fut élu président — et à la création de la république de Corée, proclamée le 15 août 1948. En réaction, le Nord fit de même et, le 25 août 1948, créa la République populaire démocratique de Corée proclamée le 18 septembre 1948. Kim il Sung devint premier ministre du nouveau gouvernement. Dès lors, l'armée soviétique et l'armée américaine se retirèrent temporairement des deux moitiés de pays qu'elles occupaient et laissèrent face à face les deux États.
Le 25 juin 1950, les forces nord-coréennes, sans avoir été provoquées, franchirent le 38e parallèle et attaquèrent le Sud, ce qui déclencha la guerre de Corée, qui devait durer trois ans. Plus de 1,4 million de Coréens perdirent la vie au cours du conflit. Aux États-Unis, on vit dans cette guerre la preuve flagrante que le communisme représentait la plus grave menace à la sécurité ionale.
Après la fin de la guerre de Corée, l'ONU fixe la frontière maritime entre les deux Etats. La frontière terrestre, longue de 248 kilomètres coupe la péninsule en deux le long du 38e parallèle.
Dans le domaine de la langue, l'utilisation des caractères chinois fut en principe supprimée dès 1948, mais resta tolérée pendant une période transitoire. Celle-ci s'est avérée assez longue en Corée du Sud, puisqu'on trouve encore aujourd'hui des caractères chinois dans plusieurs journaux.
Le coréen est devenu la langue officielle de la République, mais il s'agit de la variété parlée à Séoul, le phyojunmal, alors que la Corée du Nord privilégia celle parlée à Pyongyang, le munhwaeo.
La langue japonaise fut supprimée dans les écoles et n'a recommencé à être enseignée dans les lycées qu'à partir de 1973, mais il fut toujours interdit de diffuser des variétés japonaises à la radio coréenne et de passer des films japonais dans les salles ou sur les écrans de télévision; il en fut de même pour les spectacles sur scène (tours de chant, théâtre, danse, etc.).
- Une reconstruction économique lui donne vite une identité de « dragon » :
Années 50 : phase primordiale qui se focalise sur une limitation des importations
Années 60 : la Corée du Sud se dévoile au reste du monde avec des exportations croissantes grâce à, d’une certaine manière, l’influence japonaise (transfert de technologies) et les financements américains
Années 70 : le réveil de la Corée industrielle qui se spécialise dans les industries lourdes
Années 80 et 90 : au-delà de l’industrie lourde, la Corée s’impose dans les produits de grande consommation grâce à ses chaebols (conglomérats familiaux) qui, appuyés par l’Etat, mènent la péninsule vers des horizons plus dégagés.
Les élections nationales de décembre 1992 permirent aux Sud-Coréens d’élire leur premier président civil, Kim Yongsam (1993-1997). Celui-ci prit officiellement ses fonctions le 25 février 1993. Il lança une vague de mesures contre la corruption et mit en place de vastes réformes économiques visant à assouplir les réglementations nationales, à favoriser leinvestissements étrangers et à promouvoir la concurrence. Kim Yongsam sut imposer une remise en ordre de l’armée et de la classe politique après trente années de régime militaire, mais il ne put éviter la défaite de son parti (le Parti démocratique libéral) aux élections locales de 1995.
Changement de cap en 1997 : 1997, coup d’arrêt. La crise financière asiatique ébranle une économie qui, en 44 ans, était passée d’un niveau proche du néant (Cameroun, Indonésie) à celui d’une grande puissance d’Extrême-Orient (l'Espagne par exemple). La Corée, sous les conseils du FMI, s’oblige à ouvrir son marché aux capitaux étrangers.
Le FMI est alors comparé à « Satan » par les Coréens qui leur fait perdre, d'une certaine manière, leur identité. Dans la péninsule, on ne veut pas faire face à une nouvelle invasion. Les étrangers ne sont pas les bienvenus. Et pourtant. L’Etat n’a pas le choix. Les capitaux étrangers arrivent et les expatriés font partis du voyage.
Les différents indicateurs économiques se sont rapidement amélioré : en janvier 2000, le taux annuel d'inflation se situait en dessous de 3 % et le taux de chômage était ramené à 4 % (mais, comme au Japon, la faible indemnisation du chômage et la stigmatisation sociale entraînent une forte sous-évaluation du niveau réel de chômage).
La croissance, qui avait plongé de 6,6 % en 1998, s'est fortement redressé dès 1999 (+ 10,8 %) puis en 2000 (+ 9,2 %). Elle est tombée de nouveau à 3,0 % en 2001 en raison du ralentissement global de l'économie. Menée par l'industrie et la construction, la croissance en 2002 a atteint un impressionnant 7,0 %, malgré une croissance mondiale en diminution.
Le PIB en parité de pouvoir d'achat est le 13e du monde monde, soit 28 100 dollars par habitant.
En 2002, des affrontements ont tué des deux côtés (beaucoup plus au Nord). La Corée est toujours un pays en guerre puisque seule l'armistice est signé mais pas la paix.
De fragiles accords militaires et politiques lient alors la Corée du Nord et la Corée du Sud. Le 30 janvier 2009, Pyongyang décide de les suspendre. La Corée du Sud, en étroite relation avec l'armée américaine est protégée sur son sol par 28 000 GI2.
Le chef d'État de la République de Corée est le président, qui est élu par scrutin direct pour une période de 5 ans. Premier représentant de la République et chef des armées, le président dispose en outre d'un pouvoir exécutif important.
Le président actuel Lee Myung-bak (grand parti national, GPN, parti conservateur) a été élu Président de la République de Corée en décembre 2007. Il a pris ses fonctions le 25 février 2008.
Environ 30 000 soldats américains sont stationnés en Corée du Sud depuis la fin de la guerre de Corée. Le nombre de soldats américains en Corée a diminué à 25 000 en 2008 dans le cadre d’un redéploiement des forces. En cas de guerre, les États-Unis exerceraient le commandement militaire en Corée du Sud. Cette subordination militaire aux États-Unis découle de l’accord de défense mutuelle entre les deux États signé le 1er octobre 1953