Myanmar pour Noël 2009
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C’est la troisième fois que nous tentons notre chance pour visiter le Myanmar (sous le nom de Birmanie avant 1989).
En 2007, les moines se révoltaient (ils étaient un peu les représentants « boucliers » de la révolte sociale du peuple suite à la montée des prix du pétrole).Le pays était alors agité à cause de la répression de la junte militaire à leur encontre. La prudence nous a fait fait rester à la maison.
L’année suivante, des inondations dévastatrices dues au cyclone Nargis a fait de nombreuses victimes : cette fois-ci la junte militaire au pouvoir n’acceptait pas l’aide des ONG et les aides internationales diverses (100 000 morts estimés). La situation politique et sociale déplorable nous a nouveau retenus.
Aujourd’hui, la situation n’a finalement pas tellement changé sauf qu’aucun événement déclencheur ne nous a empêché de nous envoler vers ce très beau pays mal révélé. Malheureusement il est muselé par un régime militaire au pouvoir. C’est l’une des dictatures les plus dures au monde ! Alors pourquoi s’y rendre ? On s’est posé la question.L’idée de contribuer à l’enrichissement de ce régime grâce aux différentes taxes ponctionnées par l’Etat sur nos produits consommés (hôtels, bières, guide…) nous posait problème.
Finalement, on a choisi de visiter ce pays riche en terme culturel, ethnique et paysager. Il est enrichissant pour les locaux de voir des touristes, des étrangers : les conversations même retenues peuvent être utiles à leur « ouverture » sur le monde plus démocratique. On a essayé de dépenser le moins d'argent possible dans les organismes gouvernementaux (même si c'est inévitable...)
La Birmanie a été une colonie britannique à partir de 1886 (après 3 guerres). Des mouvements nationalistes d’indépendance agitent le début du 20eme avec notamment la participation active de Aung San, le père de Aung San Suu Kyi. Pendant la seconde guerre mondiale, celui-ci accepte l’aide japonaise contre l’occupant anglais : il forme alors l’armée pour l’indépendance birmane. Plus tard les birmans regretteront ce choix d'alliance...
Les japonais sont chassés de Birmanie en 1945.
En Janvier 1947, elle est indépendant des britanniques.
Jusqu’en 1962, la Birmanie connaît une période de démocratie.
Depuis elle est sous le régime d’une dictature militaire.
A partir de 1988, le régime se durcit et Aung San Suu Kyi créé le NLD (ligue nationale pour la démocratie). En 1990, les élections lui donnent raison donc elles sont tout simplement non prises en compte pat le junte et Aung Sang Suu Kyi (prix nobel de la paix depuis 1991)est assignée à résidence.
La Chine, la Thaïlande et d’autres pays d’Asie et d’Europe soutiennent plus ou moins cette dictature par intérêts géopolitique, étant données les nombreuses richesses de son sous-sol et sol(minerais, pétrole, gaz, argent, or, argent, rubis, jade, saphir, pavot produisant l’opium première ressource du pays !). La Myanmar est aussi unpavillon de complaisance !
Bref, il nous paraît un pays riche mais malheureusement gâché à cause d’une gestion pitoyable!
Quelques chiffres :
-50 millions d’habitants
-1.90 enfant par femme
-Indice de Développement Humain : 0.536 (136eme pas en terme de richesse dans le classement mondial)
-Espérance de vie : 61 ans pour les hommes et 63 pour les femmes
-130 minorités ethniques différentes réclamant pour beaucoup leur indépendance dans la répression : agitations intercommunautaires nombreuses.
25 Décembre 2009: Transit et de découverte de Yangoon et du Lac Inle.
C'est vers 9 h du matin que quelques pagodes se devinent par le hublot de l’avion. Nous arrivons à Yangon (baptisée Yangon par les anglais en 1852), la capitale du Myanmar et surtout la ville aux pagodes d'or.
La pagode la plus belle est celle de Schwedagon: elle est imposante depuis la route. On s'en réserve la visite pour le dernier jour.
Nous rejoignons Sandar, notre correspondante birmane pour avoir plus de détails sur notre circuit: elle nous reçoit avec des beignets de crevettes et du café : une bonne mise en bouche !
En 2 heures, nous sommes déjà surpris…
-….du calme dans les rues de Yangon: pas de mob pétaradantes, une circulation “light” par rapport aux capitales de pays voisins. Les 2 roues sont interdits dans la capitale! Trop dangereux! Ou impossibilité de poursuivre les éventuels opposants ? On trouve différentes versions…
-….de cette espèce de far à joues jaune crème sur les visages des femmes et des enfants: c'est une protection contre la chaleur, le soleil, la transpiration et c'est un bon antiseptique à base de bois de Thanakha (arbre du Myanmar) frotté sur une pierre pour le transformer en pâte.
-….des marchands ambulants qui klaxonnent aux pieds des immeubles. Les clients, grâce à une poulie, descendent un sac plastique depuis leur fenêtre et remontent leurs mandarines, bouteilles d'eau ou autres victuailles...
-….des tâches rouges au sol : ce sont les traces de salive rouge “bétélisée” crachée souvent dans les bouches d’égout ou sur les trottoirs ou sur la route depuis une voiture ou un bus…C’est assez surprenant ! Les chiqueurs de bétel sont très nombreux. Ils mélangent la noix de bétel ou d'arak avec de la feuille de bétel, de la chaux et parfois du tabac. Solution 3 en 1: Bien-être, vermifuge et coupe-faim sont assurés! Les dents de leurs consommateurs sont rouge foncé et abîmées...
- …des volants qui sont à droite alors qu’ils roulent à droite! Fantaisie dangereuse du gouvernement! Toutes les voitures du Myanmar sont des voitures “seconde main” de l'Asie du Sud-Est où tous les volants sont à droite. Mais le gouvernement a voulu suivre le modèle américain pour les règles de circulation routières.
Notre 1er taxi!
Nous déjeunons proches de l'ambassade française dans un « resto trottoir » où les clients fourmillent: en pointant du doigt les plats, nous choisissons une salade d'aubergines, des gambas relevées, des boulettes de viande, des petits poissons séchés...C'est varié et bon...
Après 40 minutes de vol, nous rejoignons le lac Inle en passant par la ville de Nyaungshwe. Une ballade en pirogue à moteur de 45 minutes au coucher du soleil permet de s'imprégner du lieu: fraîcheur, pêcheurs acrobates, montagnes environnantes apaisantes.
Arrivée au lac Inle
Emmitouflés et recouverts d'une couverture, nous arrivons dans un hôtel sur pilotis assez chic. Joli, classe, calme......sauf qu'il est maintenant 21 heures, que nous sommes levés depuis 5 heures du matin et qu'un chanteur hurle dans son micro parce que c'est Noël!!!! Horrible!!!Joyeux Noël !!
Nous chaussons nos boules QUIES....
Notre hotel (lac Inle)
Samedi 26 Décembre: au rythme du lac
Levée à 5h30 pour aller au marché d'Indein et voir les stupas alentours: superbes!
Il fait froid, il est 6h45
Il est coloré: poissons en grappe, fleurs, cigarettes, légumes, tofu en pâte, frit ou en graine, pois secs, pas de viande, galette de riz... il fait froid ! Tous sont emmitouflés, les rayons du soleil réchauffent peu à peu la scène. Des gargotes fumantes proposent du riz chaud dans une feuille de lotus pour accompagner des légumes en sauce et une galette de riz croustillante...L'effort est souvent aidé par une boule de bétel chiquée. Des stands de bétel vendent leurs petits fagots réconfortants...
Après une forêt de bambous, nous en découvrons une de stupas (en pierre, dorés ou blancs) datant du17ème siècle. Magnifique!! Ce sont nos premiers et je ne pense pas les derniers!...
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Nous redescendons la colline par un escalier couvert de 600 mètres abritant des étalages de babioles “souvenirs”. Ca sent le touriste mais nous n'en croisons pour l'instant aucun!Et tant mieux! Nous sommes seuls sur le site au levé du soleil avec de très belles couleurs!!
Notre matinée se poursuit par la visite d'un monastère animé par des moinillons “joueurs” de foot! C'est animé!
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Il est sur la "touche"
Dans la cuisine du monastère (un abri couvert à l'extérieur de la salle à manger des moines), 2 hommes s'affairent à cuire le riz! On est au moyen-âge ! 4 grandes casseroles sont posées sur un long four en terre cuite alimenté par les bûches longues de 4 mètres de longueur (pour atteindre le fond du four...)! Le riz cuit à l'étouffée pendant 30 minutes puis entreposé dans des paniers de bambous tressés et recouvert d'une feuille de lotus pour garder au chaud...Vive le rice-cooker! Ici, cette technique est obligatoire puisqu'ils n'ont ni gaz, ni électricité!
"Rice cooker"
Nous visitons ensuite une orfèvrerie où de minutieux travailleurs confectionnent de petits poissons articulés en argent. L'argent est extrait à l'ancienne (chauffé au charbon de bois) ; les pierres viennent des montagnes avoisinantes.
Nous filons, toujours sur notre “hors bord”, vers l'incontournable monastère des « chats sauteurs ». Les moines ont dressé leurs chats à sauter dans un cerceau. Seuls ces chats sont, parait-il, capables de réaliser cette prouesse. Et c'est donc devant nos yeux attentifs qu'un moine fait sauter un félin dans cerceau de plastique situé à ... 40cm de haut!! Impressionnant...de ridicule !…Mais bon…
Dans une maison, toujours sur pilotis, des femmes tissent la soie. Jusque là rien d'exceptionnel, à part qu'elles produisent et tissent des fils de lotus! Le fil est extrait manuellement de la tige du lotus à la cadence folle de 10 mètres par jour. Il est ensuite tissé sur place. Le résultat donne un tissu comparable au lin.
Fils de lin
Filature
Produit fini
Le prochain arrêt est une forge. Le moyen age resurgit encore une fois avec une forge entièrement manuelle, du soufflet pour le feu à la frappe du métal. Pas moins de 4 hommes frappentune lame rougie à coup de masse. Etre synchro est indispensable!
Nous passons ensuite par la fabrique de cigarettes:
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On est accros!
Nous finissons la journée par la visite sans grand intérêt de la grosse pagode Phaung-Daw. La curiosité réside dans des blocs difformes recouverts de feuilles d'or sensés représenter Bouddha qui étouffent sous les feuilles d’or.
Dessous, des bouddhas...recouverts de feuilles d'or
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Avant notre retour à l'hôtel, nous passons un moment le long des jardins flottants. Ici, tout y est cultivé: tomates, haricot, choux-fleurs... Les jardins sont en fait des bandes d'environ 2 mètres de large de terre ou terreau végétal (mélange de jacinthe et de terre), et d'un mètre de profondeur, flottant sur le lac. Pour ne pas qu'elles dérivent, on y plante des tiges de bambou jusque dans le fond du lac (max. 5m de fond). Le tout est bien organisé en canaux parallèles pour les exploiter aisément.
Jardins flottants retenus par des tiges de bambous
Amusant et étonnant !
Technique de pêche et de rame locale
Clémence:- “J'adore les temples dorés” Ben tant mieux ma fille...(2 jours plus tard, elle dit : « mais, non, j’ai dit que j’aimais la couleur dorée, pas les temples…)
- Elle s'étonne aussi: “Maman, t’as vu, la poule, elle accouche” (en fait, elle couvait...)
- Les touristes la gonflfent: “Mais, pourquoi, les touristes viennent toujours là où on est” (nous faisons partie de cette espèce ma fille...)
Dimanche 27 Décembre: opération randonnée!
La première ballade en pirogue à moteur est fantastique (il est 6h30 du mat!):On navigue dans la brume, au levé du soleil, entre les montagnes et parmi les pêcheurs. S'ajoutent à cela les pirogues à moteur diesel se rendant bruyamment au marché de Nam Pan. Quelle ambiance!
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Tous les vendeurs viennent approvisionner le marché en barques chargées à bloc: prunes, tofu, galette de riz, légumes, fleurs....Il est 7 heures du mat, le soleil se lève à peine pour ré hausser les couleurs: les vendeurs de bambous chargent leur charrette à bœufs des longs bambous.
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Marché aux bambous
On les observe pendant une bonne demi-heure. On s'enfile ensuite dans le marché ou les étales sont couverts par des bâches: on y trouve les mêmes ingrédients que la veille. On achète des fèves et des graines de soja qui nous régaleront dans la matinée.
Stand à bétel et fèves, pois
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Mise en bouche d'une journée bien chargée, le marché nous a ravis avant de reprendre “le lac” pour nous rendre au départ d'une rando de 7h30 sur les contreforts du lac: on commence par monter pendant 2 heures pour surplomber le lac pendant 4 heures avant d'entamer la descente. La cadre nous rappelle les contreforts de Belledone (sans lac) ou encore les montagnes proches du lac Toba à Sumatra. C'est dur, il fait chaud, c'est beau! Clémence est fière sur son cheval: sans lui la rando aurait été impossible!
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Fabrication de sucre de canne
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Canne à sucre
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Rando dans les montagnes du Lac Inle
On s'arrête manger dans une maison de village qui accepte de nous prêter son feu: notre guide nous fait chauffer des paquets de nouilles dans une bouilloire noircie par le temps. De bonnes galettes de sésame finissent agréablement le repas, arrosées d'un thé vert...
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Le lac est encore plein de vie:
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Soupe de lentilles et curry de légumes sont 2 réconfortants au dîner.
Lundi 28 Décembre 2009: le marché du bois
Sur les conseils de Win, notre guide et ¨piroguier¨, nous arrivons au sud du lac, au marché de Kyaung Taung Tho. On est revenus 300 ans en arrière! Des charrues à vaches servent à transférer du bois de chauffe de la terre ferme jusqu’aux pirogues.
Sur le lac, rares sont les maisons avec l'électricité. La seule source d'énergie est le bois... C'est surréaliste! Rien ne semble avoir changé depuis desdécennies.
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En surplomb du marché se trouve un temple aux multiples stupas accessible par un...escalier couvert!
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Les maisons me font penser à celles des trois petits cochons: les plus pauvres construisent leurs murs en bambous tressés avec des toits en paille de bambous (la plupart des gens), le tout posé sur des pilotis en bambous enfoncés dans le lac à la main: une quarantaine d'hommes est nécessaire à construire en 2 ou 3 jours ces fondations...
Fondations d'une maison sur pilotis
Avec un peu plus de kyat , le toit est en taule; ensuite, les classes moyennes ont plutôt droit aux murs en bois et enfin les plus riches et plus rares ont des murs en briques ou parpaings.
En repartant vers l'aéroport d'Hého, on croise un monastère charmant à l'heure de la prière où les moinillons sont inégalement assidus à leur récitation... Le monastère est en bois aux fenêtres ovales ce qui lui donne un charme certain...
L'avion est retardé d'une heure ce qui nous permet d'écrire ces quelques mots. Il est + 1h05 et notre avion n'est toujours pas là.... Finalement le vol aura 2h30 de retard!!!! C'est raté pour le coucher de soleil sur Mandalay Hill.
Une dernière déception, notre hôtel est un énorme bloc de béton de luxe et sans charme (ancien novotel). Tant pis, au moins on passera une bonne nuit au calme.
Clémence: “Oh! T'as vu là-bas y' a 2 bronzes!” (en voyant 2 moines faire l'aumône...)
Mardi 29 Décembre: mandalay
Il nous faut une heure de bateau pour atteindre le site de Mingun. A cet endroit, en 1890, le roi décide de construire la plus grande pagode au monde. Elle doit atteindre 150 mètres de haut. Mais après 20 ans de travaux les ouvriers-esclaves se révoltent et la première guerre anglo-birmane est déclarée. Les travaux stoppent etil reste aujourd'hui le plus gros (et le plus cher) tas de briques du monde culminant à 50 mètres de haut! Monumental!Le tremblement de terre de 1839 a créé une énorme fissure dans l'édifice.
Taxi pour traverser la plage!
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Restons dans le Guiness des records: à quelques pas de là se trouve aussi la seconde plus grosse cloche du monde. La plus grosse étant, comme tout le monde le sait, celle de Moscou. Mais celle de Mingun n'est pas fêlée, elle...
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A Mingun enfin, se trouve une superbe pagode érigée par un roi en l'honneur de sa femme défunte. Son design est assez unique et rappelle celui de Montparnasse.
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De retour à Mandalay, on visite une fabrique de feuilles d'or. Un petit lingot est chauffé puis laminé pour en faire une fine bandelette qu'il faudra encore marteler, manuellement, pendant 5 heures les feuilles d'or pour qu'elle parvienne à l'épaisseur voulue. Elles seront ensuite rassemblées pour en faire un carré de qq centimètres de coté. Le résultat final est une petite feuille d'or collante et si fine, que le moindre souffle la déforme. Magique !
Au hasard des rues:
L'après-midi est un marathon des pagodes et monastères de Mandalay : un monastère restauré sans charme, un autre, bien plus beau, tout en teck, deux pagodes dorées entourées chacune de plus de 700 templions contenants des tables en marbre.
Sur ces tables se trouvent écrits, en vieux birman, les enseignements de Bouddha. Il faudrait, parait-il 450 jours à plein temps pour les lires toutes.
Après cela, nous faisons une escapade sur Mandalay Hill pour admirer le paysage en 360°. Puis c'est reparti pour une autre pagode au sud de Mandalay. A ce rythme là, ça commence à faire voyage à la japonaise...
Clémence en prend plein les lunettes!
En pleine méditation...
Le jour tombe. Nous nous balladons le quartier des sculpteurs de marbre. Des milliers de Bouddhas y prennent forme et se font bichonner
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Au coucher du soleil, nous sommes au pied d'un pont bicentenaire en teck (U Bein). C'est donc la séance photo avec le pont en contre-jour, les bonzes dessus, et le reflet du soleil dans le lac: très chouette!
Pont d'Ubein
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Pont d'Ubein
Clémence après une minute de silence dans la voiture: “là, vous ne me chouchoutez pas, là!”
Mercredi 30 Décembre: Vers Moniwa
En route pour Monywa! La première étape est la visite d'une fabrique de Bouddhas en bronze. Notre super guide, “Ko Ko”, découvre lui aussi comment on fabrique un bronze. Mais comme il n'est pas très “pédagode”, on reconstituera par nous-mêmes les différentes étapes. L'atelier est impressionnant: les moules sont faits en caoutchouc eux-mêmes coulés entre 2 couches de terre mélangée à de la paille de riz...
La prochaine étape est le repas des moines dans un grand monastère. Cette étape est très attendue par quelques bus de touristes... La magie du repas des moines est totalement cassée.
On a l'impression d'assister à l’heure du repas des animaux dans un zoo. On gommera les touristes au montage ! Nous fuyons rapidement.
Des touristes, on en verra que très peu par la suite.
Nous avons donc pour nous l'énorme pagode blanche écarlate en forme de “sein de princesse”. Quand même 47 mètres de haut le sein!... Ca ressemble plus à un bâtiment militaire ou à un essai géométrique. Mais ça vaut le coup d’œil!
En continuant notre circuit, nous croisons une cérémonie très importante pour les bouddhistes, celle des novices: des enfants qui vont devenir moines sont mis à l'honneur par tous les habitants du village: costumes flamboyant, offrandes, chevaux, chars à bœufs décorés, musique, animateur hurlant dans des haut-parleurs criards!
Nous trouvons ici par hasard et profitons de ce spectacle exceptionnel et authentique! Nous sommes aussi une attraction pour les locaux! Clémence fait presque concurrence aux jeunes novices... Ce soir, les novices seront rasés!...
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On se rapproche de Moniwa lorsqu'un bouddha doré se détache de la plaine: il mesure 167mètres de haut: délirant! A sa base un tout aussi gigantesque bouddha est en rénovation ; il est couché avec du vernis à ongles! Etonnant!
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Des novices...bientôt rasés...
A 10 minutes de voiture, nous visitons une belle pagode avec 600 000 statuettes de Bouddha qui recouvrent les murs intérieurs! Les alentours de Moniwa ne nous laissent pas indifférents: nous nous interrogeons face à ces démesures...
Clémence: “Je crois que Bouddha est chatouilleux des pieds”
Jeudi 31 Décembre: le crépuscule de l'année 2009...
Nous quittons Moniwa, ville sans intérêt, pour prendre la route vers Bagan. 6 heures de route annoncées! Le but est de voir défiler la vie rurale devant nous...
Nous faisons une halte aux grottes de Po Win Daung perdues au milieu d'une campagne sèche, ou les véhicules principaux sont les chars à bœufs. A peu près 900 petites grottes s'enfilent le long de parois rocheuses.
A l'intérieur de chacune, se trouve au moins un Bouddha bien sûr! Le site dénombre 400000 statuettes de bouddha. Ce sanctuaire troglodyte est un lieu de pèlerinage réputé.
Nous reprenons la route est à peine goudronnée, sableuse, poussiéreuse et étroite! Notre chauffeur ne s'incline pas devant la boue ou une zone d'inondation. On passe. Ouf!
On croise aussi des mines de zinc exploitées par une compagnie américaine en employant la main d’œuvre locale corvéable facilement !… Embargo alors??
Ces mines teintent l'horizon en vert métal...
Il fait chaud, Clémence dort, la voiture secoue. On est bercés. Les palmiers à sucre se détachent sur un ciel légèrement nuageux aujourd'hui. Le décor est joli…
Il faut maintenant traverser l'Irrawaddy, le “Mékong” du Myanmar. Il est très large. Une embarcation de fortune nous charge pour nous amener en 30 minutes de l'autre côté de la berge.
Ce fleuve fait 2700 km de long, prend sa source dans l'Himalaya et traverse du Nord au Sud le Myanmar. Il est un axe de vie ( voie de communication, zone de pêche, source d'irrigation...).
Source de vie
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Espace de jeu
Il est aussi souvent un obstacle car les ponts coûtent cher...
Nous arrivons en fin de journée à Bagan, la plaine des stupas!!!
10 000 pagodes et temples construits entre le 11eme et 13eme siècle, au temps de nos cathédrales ou encore au temples des temples de Siem Reap. La couleur qui s'en dégage est le orange “brique”, matériaux de construction principal.
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A 17H30, nous filons voir le coucher du soleil, instant magique à cet endroit!
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Effectivement notre dernier couché de soleil de l'année 2009 est grandiose! Nous sommes grimpés sur une pagode (avec une cinquantaine d'autres touristes) et les couleurs se dégradent peu à peu vers le noir jusqu'à ce que tout s'endorme...
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BONNE ANNEE!!
Clémence: “Euh? Maman, les bonzes, c'est quoi?? Des hommes, des animaux ?.....”
Vendredi 1er Janvier 2010: l'Aube de 2010
Pourquoi un site si démesuré? Le 42eme monarque de Bagan, Anawratha, est un roi unificateur des birmans contre les khmers voisins et les mongols (qui envahiront cependant la ville au 13eme). Il choisit de créer cette unité autour de la sainteté Bouddha.
Seules l'usure et les catastrophes naturelles (région sismique) ont abimé les sanctuaires...
Le site est en parti intact et assez bien restauré pour lestemples ou stupas atteints par le tremblement de terre de 1975. Aujourd'hui, le site est superbe mais pourtant pas originel puisqu’en 1990, le gouvernement a déplacé toute la population locale habitant dans la plaine de Bagan pour reconstruire un “nouveau Bagan” à quelques km de là. Volonté de plus de salubrité? Volonté de contrôler les relations entre les birmans et les étrangers?
Pour cette 1ere journée de l'année 2010, l'aube est chaleureuse même à 6h du mat!
Nous passons la journée à passer d'un temple à l'autre, d'un stupa à l'autre; sans se lasser!
Une pause déjeuner au bord de l'Irrawady se termine en suçant des bonbons au tamarin: Clémence adore!!
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En fin de journée, on loue une carriole à cheval pour continuer la visite: c'est plus sympa que la voiture!
Oh! Des touristes japonais! Ca va ils n'ont pas mis leur gilet de sauvetage...
Bouddha nous étonne!...
On finit la longue journée avec le soleil couchant vue d'une pagode mieux choisie que la veille: la situation permet de voir l’ensemble de la plaine...
Clémence: “Euh, je crois que notre cheval a des coucouilles...C'est un mâle!” “On retourne dans le carosse après??” (en parlant de notre charrette tape-cul...)
Samedi 2 Décembre:
“Grasse mat” ce matin! Levé 7H30! Après un ptit dej au bord de l'Irrawaddy, nous entamons une matinée de visites de qualité. Nous nous étonnons de ne pas être gavés des temples, pagodes ou stupas.
On prend encore plaisir à les découvrir...Le plus beau temple pour moi est l'Ananda: c'est le plus ancien de Bagan (1091-1105). Il est censé représenté les “temples-cavernes” de l'Himalaya: il est massif à la base et élancé vers le haut grâce à une “flèche” qui culmine à 58 mètres. Sa forme est en forme de croix grecque.
A l'intérieur, les murs sont très épais, les fenêtres sont petites, tel notre art roman... Les 4 Bouddhas, à chaque point cardinal sont taillés dans une seule pièce de teck et plaqués de feuilles d'or bien sûr! De loin, leur visage sourit, de près ils sont plus sévères.
Bref, ce temple est pour moi la cerise sur le gâteau...
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Après un dernier déjeuner au bord du fleuve avant de faire les bagages, nous nous envolons vers Yagon où LA pagode la plus grande, la plus impressionnante du monde nous attend (et les milliers autres touristes): cellede Shwedagon...
Clémence: En montant dans l'avion entre Bagan et Yangoon: “ Quelle chambre on a là???” (en parlant du numéro des sièges)
Dimanche 3 Janvier 2009: LA pagode...
LA pagode est recouverte d’un “manteau” doré qui lui donne une forme ronde alors qu’elle est normalement carrée! Tant pis ou tant mieux (on l’a vue différente…nous !!)
Pagode Shwedagon
L’ambiance est très pieuse : bonzes, nones, et des Mr et Mme « tout le monde » tournent autour de la pagode, s’arrêtent, prient, font des offrandes…
LA pagode Shwedagon se redore!
C’est calme, le sol marbré est froid, le haut de la pagode non couvert commence à briller…
Nous commençons à fatiguer. Il est temps de rentrer…